Marilyn Manson
Culture,  ILLUSTRATION,  LIFESTYLE,  Peinture

Marilyn Manson style

Marilyn Manson painting

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Je suis fière de vous présenter ma dernière peinture après deux ans d’interruption ! J’avais été quelque peu découragée par le temps à investir dans un tel travail (ici un peu moins de 12h), mais j’ai été motivée par le changement de style de Marilyn Manson à l’occasion de la sortie de son dernier album : The Pale Emperor. J’ai développé une sorte de fascination après avoir découvert son clip Deep Six : il est juste parfaitement bien habillé ! Il y a quelques semaines, je rédigeai un article sur Hedi Slimane et le coup de fouet qu’il avait apporté à la maison Saint Laurent. Manson a été leur égérie au printemps 2013, et depuis, c’est un festival de tenues couture à chaque apparition publique.

J’ai eu l’impression d’assister à une renaissance stylistique, autant au niveau de sa musique que de son apparence. D’après Manson, ce serait dû à une volonté de regagner le contrôle de sa vie, notamment après avoir vécu la mort de sa mère et à cause de nombreux excès et écarts de conduite vis-à-vis de ses proches. Dans une interview donnée au magazine Paper, il dit : « I just didn’t want to be something less than I was supposed to be. » (Je ne voulais simplement pas être moins que ce que j’étais supposé être). Depuis 2014 il a subi une réelle transformation : vivre le jour, se lever tôt, suivre un entraînement sportif, se rapprocher de son père, adopter un style vestimentaire classe et sobre.

La penderie de Manson se constitue essentiellement de noir, un retour aux origines du rock comme il aime à le rappeler dans ses dernières interviews. Bien loin de ses années glam’ rock, nous avons le plaisir de le retrouver dans ce qui fait l’essence même du chic au masculin : la veste de costume (et quand elle est griffée, c’est tout de suite mieux !). Qu’elle soit agrémentée d’un manteau au motif Prince de Galles (cf le clip de Deep Six), ou de foulards sophistiqués, l’allure générale est très graphique. Cette recherche de la perfection se retrouve également dans une coupe asymétrique de cheveux plaqués et lissés. Lissé, c’est peut-être bien ce qui pourrait qualifier au mieux tous ces changements.

Des clips dépouillés, un retour aux sources musical, des morceaux plus grunge et blues, il ne s’agit plus de bombarder l’auditeur de rythmes indus. Dans cet album, Manson essaye maladroitement de se livrer comme dans The Mephistopheles Of Los Angeles : « I don’t know if I can open up / I’m not a birthday present ». On peut y voir une allusion à sa condition de personne publique, notamment à cause d’apparitions dans des séries comme Californication ou Sons of Anarchy. Dans ses récentes interviews, il explique qu’il préfère être considéré comme une rock star et que c’est le message qu’il veut faire passer sur The Pale Emperor : « I’m a rock star, I’m not a celebrity. There’s a difference, and that’s a definition I try to make clear on this record. » (Paper Mag)

On retrouve également le thème de la mort en tant que fatalité pour l’Homme (cf le morceau Odds of Even), « No one is exempt from the odds of even ». Killing Strangers rappelle l’époque où il a été  mis en cause au sujet du massacre au lycée de Columbine en 1999 : « We got guns, you better run ». Il critique la vision sélective de la société face à la violence.

Pour conclure, Manson explique qu’il avait une dette à payer au diable (attention, pas d’amalgame, ceci est une métaphore). Je vais faire un parallèle avec les Beatles, à qui il est arrivé exactement la même chose. Emportés par le succès de Sergent Pepper en 1967, ils étaient au meilleur de leur période psychédélique. L’ambiance du cirque est au rendez-vous, les costumes sont exubérants et ils commencent à être influencés par un gourou indien. Soudain, ils ont compris qu’ils avaient exploité tout ce qu’ils pouvaient du LSD et ils ont senti le besoin de revenir à quelque chose de tangible : le rock’n’roll.

Je pense que Manson a expérimenté le même genre de révélation, il était temps pour lui de devenir ce pourquoi il avait commencé la musique : une rock star. Et selon lui, on ne peut pas faire du vrai rock sans avoir vécu et joué un minimum avant de se lancer. Pour donner de la matière à ses textes et à ses mélodies, il a mis du temps à comprendre qu’il lui fallait s’inspirer du blues. Il a lui-même dit que très peu de gens réalisent que le blues est à l’origine de toute la musique contemporaine (je me tue à le dire aux gens qui pensent que les Beatles sont à l’origine de tout !!).

Pour en revenir au diable, c’est comme s’il lui avait fait un crédit en lui disant : « ok, je t’emprunte tant de temps et d’argent pour apprendre mon métier de rockstar, et je reviendrai vers toi quand je serai un artiste accompli ». En réalité, il s’agit d’une dette envers lui-même.

Pour conclure, Manson s’attriste de l’invasion des DJ’s et des artistes R’n’B dans nos bibliothèques musicales. Avec son dernier album, il ne se voit pas comme le salvateur du bon goût musical, mais il pense avoir participé au renouveau du genre. Il espère simplement que d’autres groupes suivront son chemin et feront renaître de ces cendres le vrai rock’n’roll.

« Rock’s not dead, it just needs a kick up the ass. »

Voici la dernière interview de Manson dont je me suis inspirée pour l’article :

Marilyn Manson style
Marilyn Manson style

Quel est votre avis sur le dernier album de Manson ? Validez-vous son changement de style ? J’attends vos commentaires ! Je vous laisse avec un super bonus épileptique : un step by step de ma peinture.

Marilyn Manson painting

Illustratrice, modeuse, couturière, ingénieur en informatique et photographe en herbe. Essaye tant bien que mal de ne plus dépendre de la mode jetable. Esthète dans l'âme, fan d'histoire et inconditionnelle des Beatles.

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