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Petite histoire du blouson Perfecto

Alors que la semaine dernière les participantes des reines du shopping s’entretuaient pour savoir si un perfecto était bel et bien un blouson, je me suis dit qu’il était temps de faire un petit article sur cet intemporel. Aujourd’hui, pas une « fashionista » sans perfecto qu’elle portera façon « glam rock », comprenez avec un legging, des bottes à clous et un t-shirt « rebel » de Jennifer. Sentez l’ironie, mais à chaque fois que j’entends le mot « glam rock » dans la bouche d’une candidate des reines du shopping, j’imagine les Twisted Sisters remonter sur scène et hurler « We’re not gonna take it ! ». Bref, vous l’aurez compris, le perfecto s’est démocratisé, alors qu’il a longtemps été associé aux rebelles.

J’en profite pour vous faire découvrir mes dernières photos avec Eyepit Photographies (déjà notre sixième séance !). Nous nous sommes retrouvés un dimanche ensoleillé et avons exploré les rues de Grenoble à la recherche de coins sympas. J’ai eu envie de faire une tenue full red (c’est les origines soviets qui ressortent) avec le nouveau perfecto rouge en similicuir sur lequel j’ai craqué, ambiance « petit chaperon rouge urbain ». Mais d’abord, petite histoire du perfecto…

Naissance: ♪ Get your kicks on route 66 ♫


perfecto

La pratique de la moto se répand dans l’après-guerre aux États-Unis. Les motards portent alors souvent des vestes d’aviateurs ayant servi durant la seconde guerre mondiale. La naissance du perfecto en tant que tel date des années 20 et est liée à l’histoire des frères Schott, deux russes ayant créé leur société de vêtements de pluie en émigrant aux États-Unis. La légende dit qu’en 1928, la boutique Harley Davidson de Long Island leur commande un blouson pratique et protégeant des intempéries pour les motards. Irving Schott nomme le blouson « perfecto » en hommage à sa marque de cigares favorite. Quoi de plus bad ass ???

Les premiers perfecto étaient confectionnés en peau de cheval. Chic et résistant, le perfecto avait quatre traits spécifiques :

  • Une fermeture éclair sur le devant afin de doubler le cuir et assurer une meilleure protection en cas d’accident
  • Un col à pressions pour qu’il ne batte pas dans le vent
  • Des poignets zippés pour éviter les appels d’air
  • Un ceinture à boucle pour maintenir le blouson sur les reins

L’après-guerre: Rebels without a cause


perfecto

Après la seconde guerre mondiale, beaucoup d’anciens soldats de l’aviation et chars forment des clubs de motards pour se défouler. Très vite, Hollywood s’empare de leur esthétique et fait porter un perfecto à Marlon Brando dans L’équipée sauvage en 1953, puis James Dean dans La fureur de vivre en 1955. Le blouson devient l’uniforme du jeune rebelle et du hors la loi. Il est même banni de nombreuses écoles du Royaume-Uni et des USA dans les années 1950. Nombreuses sous-cultures juvéniles s’emparent du blouson, comme le mouvement des « blousons noirs » en France, qui a donné naissance au rock français avec Johnny Hallyday et Eddy Mitchell. En Grande-Bretagne c’est le phénomène rockers, ou greasers, qui inspirera la comédie musicale Grease (1978).

Mais surtout, le perfecto sera popularisé par les icônes du rock comme Elvis Presley, Iggy Pop, les Ramones, Lou Reed… Il est le moyen de montrer son appartenance à la culture rock : vestes à franges pour les « Flower Power », blousons en cuir pour les partisans du « Sex, Drugs and Rock’n’roll ». Il restera longtemps signe de virilité et réservé aux hommes, mais des chanteuses de rock féminines l’adoptent, comme Joan Jett qui ne le quittera plus jamais. Dans les années 1970 le perfecto devient la pièce maîtresse de punks, qui le customisent à leur sauce avec patchs, clous et badges. Dans les années 1990 le perfecto livrera une bataille à la veste en jean adoptée par le mouvement grunge, beaucoup moins chère comparée au perfecto.

Aujourd’hui: dérivés de couleurs et de textures


Aujourd’hui des maisons de couture comme YSL ressortent le perfecto, en jouant sur les matières. Il est devenu emblématique chez des marques comme The Kooples ou bien encore Diesel. Personnellement, je craque sur la version ailée de Jeremy Scott pour Adidas et la version robe rose acidulée pour la Barbie line de Moshino.

Loin de toute considération esthétique, j’ai choisi pour ma part de porter des perfecto en similicuir. Je ne suis pas parfaite non plus, j’ai quelques chaussures en cuir mais j’essaie d’éviter quand je peux. Peu de gens savent et je l’ai longtemps ignoré moi aussi, mais la majorité du cuir vient des pays en développement comme l’Inde et la Chine où les lois de protections des animaux sont soit inexistantes, soit non appliquées. En Inde par exemple, les vaches étant sacrées, il est interdit de les tuer sur le sol national. C’est pourquoi les commerçants leurs brisent la queue et barbouillent leurs yeux de piment pour les faire monter dans des camions qui les transporteront durant plusieurs jours sans eau ni nourriture jusqu’aux abattoirs transfrontaliers. En tout, le commerce mondial du cuir abat plus d’un milliard d’animaux par an. Si vous trouvez les images plus parlantes, je vous conseille de regarder la partie sur l’habillement du documentaire « Earthlings ». Bref… assez parlé ! Je vous laisse découvrir les photos =) Le bijou est de la créatrice Megagrawww Creations.

perfecto rouge
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J’espère que cet article vous a plu, à très vite! 😉

perfecto

Toujours à la recherche de tendances surprenantes et passionnée par l'histoire et la sociologie du vêtement. Retrouvez-moi dans la section mode!

13 commentaires

  • Sylvanie

    Bonjour :), quel histoire ce perfecto… porte bien son nom. (surtout sur des personnes comme James Dean, Elvis Presley ou Jam)
    Mais ou peut-on trouver un perfecto sur Grenoble ou sont agglomération?
    Un vrai je veux dire…
    Faut-il allait sur le net pour trouver cette perle rare?
    Et surtout à combien peut-on trouver cette perle?

    • Jam

      Haha merci beaucoup Sylvanie! 🙂
      Je crois qu’il y a une boutique au centre ville vers Momie mangas.
      Je n’ai jamais cherché sur internet. Pour les simili tu en auras entre 30 et 40 je pense, pour les vrais ça coute un bras!

  • Darkrevette

    J’aime le côté instructifs de vos articles ici. Bien que l’histoire du perfecto ne m’était pas inconnue 😛
    J’apprécie qu’il soit en simili cuir et ta parenthèse sur le (mauvais) traitement que subissent ces pauvres animaux sans défense. Surtout que de nos jour on trouve de très beaux simili donc je ne comprends pas que plus de personnes se tournent vers cette option.
    Bref ! Très beau look. J’adore ton top noir mais je crois l’avoir déjà dit et vu dans un autre look non ? Il est canon, il vient d’où ? Le collier aussi est superbe.
    Ce que j’aime le moins c’est le sac et le bracelet en forme de coeur, c’est pas trop mon style personnellement 😛 Mais tu es toujours aussi jolie miss chaperon rouge rebelle ^^

    • Jam

      Un grand merci Krevette ^^ Idem que toi pour les vestes en vrai cuir, surtout qu’aujourd’hui c’est pas vraiment un truc de motard pour se protéger.
      Oui tu me l’avais dit sur lookbook, il vient d’H&M 🙂
      Héhé, moi j’adore les bijoux nians nians en plastique, c’est mon côté lolita qui ressort ^^
      Bonne soirée!

  • Cari

    Je ne connaissais pas du tout l’histoire du perfecto en encore moins celle du cuir… j’en achète peux (le prix!) mais savoir tout ça… bah ca me motive encore moins XD

    C’est vraiment un très beau look comme on n’en vois plus et je suis fan ^^

    Merci à Darkrevette pour son relai car je viens de découvrir une paire de filles géniales avec de la mode comme j’aime (hors norme quoi 😉 )

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