La mode beatnik

En 1966, Le Figaro définit le beatnik comme un « jeune homme ou jeune fille manifestant, par leur tenue délibérément négligée, par leur vie errante et par leur conception générale du bonheur, leur révolte contre la société dite de consommation. » Mais qui sont réellement les beatniks ?

Les origines du mouvement Beatnik

Le mot beatnik fait son apparition dans les années 1950 aux États-Unis pour désigner péjorativement la beat-generation. La génération beat est un mouvement littéraire et artistique, mais avant tout une philosophie de libération des mœurs chez les jeunes de l’Amérique d’après-guerre.

La beat-generation est connue pour avoir posé les prémisses du mouvement hippie et fait écho à de nombreuses autres sous-cultures dans le monde, comme les teddy-boys britanniques, les zazous en France, ou bien encore les stylagi en Russie.

L’origine du mot Beatnik

Au cours du 19ᵉ siècle, ce mot désigne les vagabonds clandestins dans les trains. Dans les années soixante, le mot va prendre le sens que lui donnent les jazzman noirs : une triste façon de traverser la vie. Être beat, c’est être exténué, perdu, à bout de souffle. Mais beat, c’est aussi le tempo de la musique jazz, semblable aux pulsations du cœur.

Le terme beatnik est donc composé du mot beat, et de la dernière syllabe du nom du satellite russe Sputnik. Ce terme péjoratif visait à dénigrer les beatniks, en les faisant passer pour une communauté de communistes dans un contexte de guerre froide naissante.

Beatniks : des rebels intellectuels

En réalité, les beatniks sont existentialistes et ne jurent que par Simone De Beauvoir, Jean Paul Sartre et Jack Kerouak :

L’existentialisme est un courant philosophique ainsi que littéraire qui postule que l’être humain forme l’essence de sa vie par ses propres actions, celles-ci n’étant pas prédéterminées par des doctrines théologiques, philosophiques ou morales. _Wikipedia

La littérature joue un rôle important dans leur culture. Les beatniks se réunissent régulièrement entre amis dans des caves pour réciter des poèmes, écouter de la musique jazz et fumer de la marijuana.

Les Beatniks développent leur propre vocabulaire, et répètent en permanence des expressions comme « cool », « don’t be square ! » ou « dig-it, daddy-o ! ».

Les Beatniks dans la pop-culture américaine

Les occurrences de personnages homosexuels et l’opposition aux valeurs américaines sont fréquentes dans la littérature beatnik. Cette opposition, ainsi que leur caractère edgy, leur a valu de nombreuses critiques et caricatures dans les journaux.

Le personnage de Sammy dans le dessin-animé Scooby-Doo est aussi inspiré du mouvement beatnik. Plus tard, la série Daria s’empare de la mode beatnik, durant un épisode où le personnage Quinn tente à tout prix de paraître cool et intellectuelle.

La mode beatnik : les hipsters d’antan

Clairement : les beatniks étaient les hipsters d’autrefois. À tel point, qu’ils portaient souvent des lunettes en intérieur et étaient de vrais adeptes du col roulé.

Les hommes portent alors des pantalons loose, des vestes ouvertes aux motifs ethniques en laissant apparaître leur torse. Ils se laissent pousser les cheveux et les barbes.

Les femmes ont des coupes à la garçonne ou de longues franges. Elles portent des pantalons moulants ou des mini-jupes, des chaussures plates et des marinières larges, car les beatniks sont obsédés par la France, of course. Le tout, accessoirisé de longs pendentifs aux formes modernes ou des amulettes.

Que retenir ? Le beatnik nous est surtout resté dans sa version caricaturée par les médias, mais la mode d’aujourd’hui emprunte encore beaucoup à ce mouvement ! Nous nous sommes donc aussi prêtées au jeu. On vous partage quelques photos de notre séance avec le photographe Peter Bergen, que nous avons réalisée en noir et blanc.

Notre interprétation