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Space Age, la mode sortie de l’espace

Bonjour, ici Jam ! 🙂 L’Histoire de la mode est remplie de tendances WTF… et nous on adore !! Aujourd’hui je vous parle de la mode futuriste « cosmonaute », à posteriori parfois appelée « space age », née à l’aube des années 60. Alors que dans un contexte de Guerre Froide l’U.R.S.S. et les États-Unis se livrent la course à l’espace, des créateurs puisent leur inspiration dans ce rêve d’au-delà qui suscite l’effervescence populaire. Casques de cosmonaute, coiffes à visières, combinaisons argentées et nouveaux matériaux tels que le PVC, l’acrylique et le métal… la mode est au « cosmique ». Revenons sur deux grands noms de la mode des sixties, connus pour être les inventeurs de la mode futuriste.

Pierre Cardin



1968

Parmi les créateurs les plus innovants de son temps, il fut un des premiers à rêver le futur de la mode. Puisant son inspiration dans la conquête aérospatiale, il crée la « mode cosmonaute » dont la fameuse robe-bulle. S’il reprend souvent la robe mini-jupe caractéristique des années 60, sa silhouette est façonnée de formes géométriques. C’est au corps de s’adapter à ces volumes géométriques et non au vêtement, ce qui vaudra aux mannequins défilant pour Cardin le surnom de « sculptures vivantes ». En 1965, il dévoile la collection Cosmos inspirée de l’astronaute Ed White. Cette mode expérimentale est du jamais vu pour l’époque : robes moulées en fibres synthétiques, vestes à encolures rondes, combinaisons, pantalon à roulette et coiffures à hublot…


Bubble dress




The Bubble House

Cardin était alors jugé trop avant-gardiste par ses contemporains. Pourtant, nombreuses de ses pièces restent au goût du jour comme les sous-pulls à cols roulés ou les collants d’hiver colorés. C’est lui aussi qui a créé les fameux costumes de scène des Beatles. Ce grand homme d’affaires a aussi beaucoup investi dans l’immobilier. En 1991, il devient entre autre l’heureux propriétaire du « Palais Bulle », (parfois surnommée « maison des Barbapas ») dont il fait un lieu d’exposition.

« Les acteurs de l’industrie me critiquaient parce qu’ils n’ont pas vu demain. Ils étaient limités à leur propre vision. Je voyais beaucoup plus loin, dans dix ans. »


André Courrèges


Alors que les cosmonautes deviennent des stars reconnues internationalement, André Courrèges rêve d’envoyer ses modèles dans l’espace. Ayant d’abord été sculpteur, il introduit une vision géométrique et épurée dans la mode, ce qui lui vaudra le surnom du « Corbusier de la Couture ». Il affectionne particulièrement la couleur blanche, qu’il perçoit comme la couleur du futur.

“À l’instar du Corbusier qui a fait pénétrer la lumière dans les maisons qu’il concevait, j’ai voulu faire entrer la lumière dans mes vêtements”

Bien qu’aux formes géométriques, ses créations n’en sont pas moins confortables et pensées pour la femme active. Les jupes sont raccourcies, le talon est supprimé et le pantacourt et la combi popularisées. En 1964, il sortira la collection « Moon Girl » : lignes droites et couleur blanche seront au rendez-vous. Là où Courrèges parait le plus s’amuser, c’est sur ses couvre-chefs et lunettes qui semblent tout droit sorties d’une autre planète ! Cette collection est particulièrement novatrice du point de vue des matériaux utilisés. Courrèges marie pour la première fois plastique, nylon, vinyle et PVC à des matières nobles.


Que reste-t-il de la mode space age ?


Si André Courrèges nous a quitté l’année dernière à l’âge de 92 ans, son esprit perdure dans les créations de Jacques Bungert & Frédéric Torloting, qui ont racheté la maison Courrèges en 2011. Ces deux diplômés de l’EM de Lyon, ont entrepris une stratégie revival, rééditant nombreuses de ses pièces iconiques. Depuis 2015, Arnaud Vaillant et Sébastien Meyer, duo de Coperni, seront à la charge de la création artistique et donnent un nouveau coup de jeune à la maison.

Quant à Cardin, âgé de 95 ans, il fêtait en novembre ses 70 ans consacrés à sa carrière. A cette occasion, il faisait défiler 150 modèles vêtues de ses pièces les plus emblématiques à l’Académie des Beaux-Arts. Mais il laisse aussi un grand héritage aux jeunes créateurs, qui ne cessent de puiser leur inspiration chez lui. Parmi-eux, un certain Jean-Paul Gaultier, ancien assistant de Cardin, qui imaginera les costumes iconiques du 5ème élément.



Aujourd’hui, la mode « space age » vit encore à travers les passionnés de retro. Sur cette photo, vous pouvez-voir la performeuse burlesque Wanda De Lullabies, vêtue d’une robe de la marque Comic Sexy. D’autres marques, comme DandyLifeClothing proposent des créations revisitées des sixties.


Si les adeptes de cette mode aujourd’hui restent très minoritaires, je pense que la mode cosmique a survécu, prenant une autre forme. Et pour cause, l’espace restera toujours cool. Il suffit de voir l’engouement autour de Thomas Pesquet, l’astronaute qui prend des selfies dans l’espace, véritable star des réseaux sociaux. Dans la mode grand public, vers les années 2010 le motif « galaxy » faisait un carton. Cette année, c’est les t-shirt à l’inscription NASA et les vestes/accessoires en matériau holographique qu’on voit dans les rayons. Sur tumblr, de nombreux jeunes portent des t-shirt en référence aux aliens, exprimant ironiquement leur ennui pour la vie terrestre. Parallèlement à la mode « sorcière » et ses imprimés occultes, ces tendances issues de sous-cultures pourraient témoigner d’une envie de ré-enchantement face à un monde où tout se veut toujours plus rationnel.


Candy Hashi du collectif Hey Girls en veste holographique rose et t-shirt Star Wars

A quand le vrai défilé de mode dans l’espace ?

Toujours à la recherche de tendances surprenantes et passionnée par l'histoire et la sociologie du vêtement. Retrouvez-moi dans la section mode!

4 commentaires

  • Darkrevette

    Et bien je dois faire une confession : j’ai toujours détesté les modes vestimentaires des années 60/70 ! xD Et voir toutes ces images me fait me dire une chose : « heureusement je suis née bien après ça ! » Alors j’adore le parallèle entre la conquête de l’espace et la mode, j’adore le fait qu’on sorte des sentiers battu (pour une nana alternative ça vaut mieux), mais même ce très chouette article n’arrivera pas à me convaincre. Ahah.

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